Antelope Canyon and Horseshoe

Quoi ? Le dernier article date du 6 août ??? Ce blog est-il à l’abandon ? Lecteur, je te rassure (et je me rassure en même temps) ce blog n’est pas à l’abandon et on veut aller jusqu’au bout du bout pour raconter la suite du voyage. On resitue : on a quitté New York le 19 juin 2011 pour 2 mois et demi de vadrouilles à travers les US. On quitte Monument Valley le 30 juillet 2011, il nous reste encore un bon mois de liberté avant de retourner à la réalité… 

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On vous avait donc laissé à Monument Valley (Stop n°19) avec ses décors de films de far west. On est le 30 juillet 2011 et on continue notre route. Notre prochaine destination est Antelope Canyon (n°20) et se trouve à environ 3h de route. Il est déjà tard mais on préfère prendre la route maintenant pour pouvoir profiter pleinement de la journée de demain. On espère trouver un motel sur la route… manque de pot, c’est désert de chez désert. La prochaine ville est Page, au pied du canyon et ça ne nous annonce rien de bon pour notre budget. Il est 21h, on commence à faire le tour des hôtels/motels/campings. Tout est hors de prix ou complet.

Aie.

Euh…On dort où ?

On pense à dormir dans la voiture… mais on a vraiment envie d’une bonne douche. C’est qu’on a chaud en plein été ici ! Et c’est tellement poussiéreux qu’on se sent bien crado. Et techniquement, on n’a pas vraiment le droit de dormir dans sa voiture ici. On s’est déjà fait arrêter 4 fois dans cet Etat, on se dit que la 5è pourrait être la fois de trop. Il va falloir faire un choix. C’est que maintenant on compte en nuits. La seule chambre dispo qu’on trouve est à 150 $. Ca représente presque 5 nuits si on s’y prend bien. Si on dort à l’hôtel (à ce prix là, on parle d’hôtel et non de motel), il va falloir se serrer la ceinture pour les prochains jours (autrement dit, manger des soupes de nouilles chinoises midi ET soir !). Addicts à la douche, on choisit l’hôtel plutôt que la voiture. On récupèrera tout ça sur les nouilles chinoises…

A peine obtenu la clé de la chambre, on regrette déjà. Il n’y a que des français là-dedans. Partout. Partout. Une invasion. Pfff. Sympa le séjour à Page, Arizona. Allez, on s’installe, on mange notre soupe de nouilles et on réfléchit au parcours du lendemain. On décide de faire un canyon, puis d’aller jusqu’au lac Powell pour voir le célèbre Horseshoe, là où le colorado fait quasiment une boucle en forme de fer à cheval.

Le guide ne nous rassure pas du tout en entrant dans ce long et fin tunnel dans les entrailles de la terre. Il nous raconte qu’il y a quelques années, une dizaine de personnes se sont faites surprendre par la montée des eaux à cause d’un orage. Ils n’ont retrouvés aucun survivant. On peut lire les noms des disparus (dont des français) sur la plaque commémorative à l’entrée du canyon. Ca met tout de suite dans l’ambiance. Avant de descendre, on check le ciel pour voir si tout est ok. Grand soleil. Ca devrait le faire.

 

Antelope Canyon1

Antelope Canyon2

Antelope Canyon4
La surface semble si loin…
Antelope Canyon3
 
Antelope Canyon5
Mise en ambiance ! La rando est faite par les indiens de Navajos
Antelope Canyon6
Les couleurs sont flamboyantes, c’est magnifique !
Antelope Canyon7
Par contre, il ne faut pas être claustro
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Tête de pirate ?
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Tête de gorille ?

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On reprend la voiture et  on passe voir la célèbre boucle en forme de fer à cheval…

 

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Horseshoe
Colorado River
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Il était temps qu’on sorte du canyon…
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… on s’est pris une belle averse sur le coin du nez !

 

Prochaine étape… c’est promis, rapidement !

Manu, Karine & John @Monument Valley

Après White Sands et Roswell, on décide qu’il faut qu’on remonte un peu quand même car il ne faut pas oublier que l’on a une deadline : rendre la voiture à Vegas d’ici 5 jours. Justement l’occasion de boucler notre boucle.

Nous revoilà sur la route, avec notre meilleure amie du moment, notre super voiture rouge. Heureusement qu’on l’aime bien cette voiture car on s’en est tapé des heures de route avec elle. Pour cette étape là, 9 h de ballade. On décide de couper le trajet et de s’arrêter pour dormir. Comme d’hab, on choisit le plus typique et le moins cher : un motel.

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Et pour le coup, celui qu’on vient de trouver vaut de l’or. Mais pas au sens propre du terme. Le truc, une dizaine de chambres, tenu par un monsieur à la soixantaine bien tassée (mais pas avec toutes ses dents), avec tout plein de tatouages, une grosse barbe blanche, dégarni, lunettes de soleil, torse nu, tongs. Bon. Je dois vous avouer que, quand je l’ai vu arriver à l’accueil (qui n’était pas vraiment un accueil d’ailleurs), je n’ai pas cru une seule seconde que c’était lui le gérant. Alors forcément, quand j’ai compris, il y a eu un blanc et j’en ai perdu mon anglais qui s’est fait la malle pendant 3 secondes mais qui ont dû paraître une éternité.

Sur le coup, il m’a un peu surprise ce monsieur et je me suis dit que j’aurais peut être dû envoyer Manu en repérage… Trop tard… il me demande pourquoi je suis là. (Sacrée question, un soir vers 21h, dans un motel !). Je lui réponds, et là, le commercial qui sommeille en lui fait surface et il me vend son truc : super tarif, super petit dej et me propose même de visiter la chambre. Banco ! On visite quand même parce qu’en arrivant, on est passé devant sa chambre personnelle et on a failli faire demi-tour : un bordel monstre, je me suis même demandée comment il pouvait mettre un pied devant l’autre et que c’était vraiment pas vendeur de la laisser ouverte…

Bref, la chambre qu’il nous propose n’est pas toute fraîche mais c’est propre et le vieux biker se met vraiment en quatre pour nous satisfaire (faut dire qu’il nous propose des pop-corn en libre service, alors Manu est conquis !). On regrette vraiment de ne pas avoir pris de photos ni même retenu le nom du motel et encore moins le nom de la ville. Je me souviens juste qu’il pleuvait et que c’était pas la grosse chaleur.

Le lendemain, on reprend la route. Le paysage change du tout au tout. Des arbres, de la verdure et de l’humidité, on passe à un temps chaud désertique avec des pierres rouges partout. On arrive à Monument Valley. Wahouuuu. C’est magnifique. On a l’impression que c’est irréel et qu’on est dans un décor de film.

Passage dans l’Utah
Quand on vous dit qu’on dirait un décor ! C’est fou non ?

 

 

Ca c’est notre voiture, version européenne ! C’était pas facile-facile de conduire sur la route pleine de bosses ! On a bien cru qu’on allait y laisser notre caution ! Mais elle a résisté Ginette !

 

Et ça c’est la version US ! Je crois que, à ce niveau là, bosses ou pas bosses, ça fait le même effet…

 

 

Ambiance Farwest !

 

… mais pas pour tout le monde ! On n’oublie pas les habitudes de la maison, faut pas déconner non plus !

 

Mais Manu nous as quitté… il est désormais dans la peau de John Wayne !

L’endroit est connu pour son magnifique paysage mais aussi pour avoir été le décor d’un western avec John Wayne… on comprend pourquoi !

 

 

On a vraiment l’impression d’être sur un autre planète. Ou à une autre époque. On se demande bien comment tout ça a pu arriver là. On ne s’en rend peut être pas compte mais on n’a pas trop le droit d’aller où on veut. Le lieu est protégé. Les indiens de Navajo veillent au grain. Et avec notre voiture urbaine, on ne peut pas franchement aller là où on veut (sauf si c’est à 15km/h !).

On reprend la route, des images plein la tête et en pensant déjà à notre prochaine destination…

Hey, les loulous, je viens de tilter un truc là : on a 99 j’aime !!! Wahou ! Ca commence à en faire du monde quand même ! Un petit effort pour le 100ème ? 😉

Un peu plus au Sud : Roswell et White Sands

 Bon. Au rythme d’un article par mois, on n’est pas prêt de finir de raconter notre aventure américaine ! Pour me donner bonne conscience et voir les choses du bon côté, je me dis que ça fait durer le plaisir… héhé.

Après Santa Fe, on s’est dit, que tant qu’à faire, on pourrait pousser un peu plus au Sud pour faire un saut à Roswell. Juste pour voir si les gens de là-bas ont le teint vert ou si les hallucinations sont collectives.

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Alors pif-paf-poum, on reprend la voiture et on taille la route pour 300 bornes. La route est droite. Longue. Très longue. Et déserte. On en voit pas le bout. Pourtant, à cette étape-ci, on a déjà pas mal de kilomètres derrière nous. Mais ces 300 km nous semblent interminables. On a dû croiser 3 ou 4 voitures (4, je suis peut-être un peu large) sur cette longue route. Mais le paysage est magnifique et on est seul au monde.

Il se fait tard, la nuit tombe et on ne sait pas où on va dormir. C’est vachement désert le désert du Nouveau Mexique dis-donc ! Les pseudos villages qu’on traverse semblent inhabités et on commence à se faire du souci pour le niveau d’essence qui baisse, qui baisse. La voiture a soif et on commence à être fatigués.

Finalement, on arrive à Roswell à la nuit tombée (et par chance, sans pousser la voiture !). On ne découvre la ville et son folklore que le lendemain matin… 

C’est marrant de découvrir comment tout le monde joue le jeu sur un évènement qui n’a (peut-être) pas eu lieu. On en profite pour faire le musée UFO pour se faire notre propre opinion sur tout ça.

Bah… Ils sont pas verts finalement ?

Le McDo local est en forme de soucoupe volante ! Mais Ronald y a tout de même trouvé sa place 😉

On commence à voir du vert partout et on est limite parano quand on ressort de cette ville ! Et puis de toute façon “la vérité est ailleurs”, c’est bien connu ! Sur le retour, on décide de faire un crochet un peu plus à l’ouest et de passer par White Sands.


Comme son nom l’indique (Sables Blancs), il s’agit d’un désert de sables blancs, de gypse pour être plus précis et utiliser des mots techniques ytout ytout. On arrive sur le plus grand désert de gypse au monde. Là encore, on est impressionné. On roule parmis les arbres, les collines, les plaines et là, bing, le désert de sable. Comme ça, sans prévenir. On se demande bien d’où il peut sortir. On rentre dans le National Park et, sans le savoir, on déclenche un phénomène-en-chaîne encore inexpliqué : on se fait arrêter par la police locale (la première d’une longue lignée !). La vitesse est limitée à 25 mph et “Hutch” (car on ne peut pas l’appeler autrement) fait hurler sa superbe mais très audible sirène qui nous fait flipper et nous arrêter en catastrophe sur le bas côté, sort de sa Dodge, la main sur son arme, les lunettes de soleil façon “Starsky”. Coup de flip dans la voiture.
Le gars nous dit le plus sérieusement du monde : – “vous rouliez à 27 mph alors que la vitesse est limitée à 25 mph”.
Nous : -… (blanc. Un ange passe en le regardant bêtement).
Starsky répond un truc du genre : il faut respecter la règle, c’est 25 mph (=40 km/h) et pas 27 mph (=43 km/h)
Nous : … (on savait pas trop quoi dire ou faire : pleurer ? éclater de rire ?)
Starsky : On est dans un parc protégé ici. Les papiers du véhicule SVP ?
Nous : (on s’exécute tant bien que mal : c’est un peu le bazar dans la voiture, faut pas oublier que c’est notre domicile fixe ambulant !)
Starsky : Vous venez de France ? Hum. Bon vous pouvez y aller mais faites attention à la vitesse. Je vous ai à l’oeil.

Du coup, en repartant, comme il était encore derrière nous une grande partie du trajet, on a rouler à 20 mph (30km/h !). Rouler à cette vitesse en ville, c’est déjà super lent mais IMANGINEZ dans un DESERT ou il n’y a que vous avec vous-même, seul. Je crois que Starsky devait beaucoup s’ennuyer ce jour là…

Ca ne nous empêche pas de découvrir le parc (le flic est parti arrêter une autre voiture !) On découvre des dunes et des dunes de sable blanc, brillant, à perte de vue. On a qu’une envie c’est de courrir, de nager, de rouler sur le sable. Bah d’ailleurs, c’est ce qu’on fait !

Ca laisse Manu perplexe tout ça…

La sable est tellement fin !

La nuit tombe, on reprend la route vers la civilisation : direction Las Vegas pour rendre la voiture, se poser 2 jours et prendre un avion pour notre prochaine destination. Pour l’anecdote, sur ce tronçon, on s’est fait arrêté 4 fois par les flics (dont une patrouille de l’immigration – alors là, pour le coup, on a vraiment flippé, car il faut ressortir tous nos visas, papiers d’identité et tout est épluché…). Contrôlés 4 fois sur quelques centaines de miles alors qu’on a roulé sur des milliers de miles sans problème ? On a arrêté de chercher mais on n’a toujours pas compris… C’est bizarre des fois la vie quand même…